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« Choisir psychiatrie » : la campagne du Collège National des Universitaires en Psychiatrie pour réconcilier les étudiants en médecine avec la discipline

Plusieurs acteurs de la santé s’unissent pour rendre à la psychiatrie ses lettres de noblesse. Au moyen d’une large campagne d’information, ils aspirent à attirer plus d’internes en médecine et à démocratiser le sujet de la santé mentale auprès de tous.
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© Adobe Stock / Halfpoint

Face au constat d’une spécialité qui peine à attirer, les professionnels tirent la sonnette d’alarme. 67 sur 547 : c’est le nombre de places en psychiatrie qui n’ont pas été pourvues en 2023, à l’issue de la formulation des vœux de spécialités des futurs internes en médecine. 

Au cours de leur sixième année d’études, les étudiants en médecine passent les Épreuves classantes nationales (ECN) pour accéder au troisième cycle des études médicales qui s’effectue en internat. Selon leur rang de classement, ils choisissent ou sont affectés dans une spécialité : allergologie, chirurgie, médecine générale, neurologie, etc. 

La dernière décennie a vu le nombre de postes en psychiatrie accessibles aux internes augmenter, cependant, ces derniers fuient la spécialité. Conséquence : le déficit en médecins psychiatres se creuse, tandis que les besoins grimpent et se complexifient. Les professionnels se mobilisent : le Collège national des universitaires en psychiatrie (CNUP) lance sa campagne « Choisir la Psychiatrie », en partenariat avec l’Association nationale des étudiants en médecine de France (ANEMF) et l’Association française fédérative des étudiants en psychiatrie (AFFEP). 

Psychiatre : un métier utile et passionnant mais qui effraie

Dans le cadre de la campagne globale d’informations autour de la profession de psychiatre, le Collège national des universitaires en psychiatrie (CNUP) a publié ses baromètres sur l’état de la psychiatrie en France et la perception du métier de psychiatre. Plusieurs chiffres évocateurs en ressortent. 

  • 1 français sur 5 est touché par des troubles psychiques ou une maladie mentale
  • La dépression a bondi de 9 % chez les 18-24 ans après la pandémie de Covid-19
  • La population de médecins psychiatres en France est vieillissante : un quart d’entre eux ont plus de 65 ans
  • La psychiatrie fait partie du top 4 des spécialités les moins choisies à l’issue des Épreuves classantes nationales (ECN)
  • 6 étudiants en médecine sur 10 considèrent la psychiatrie comme une spécialité moins prestigieuse que les autres, mais ils sont 88 % à estimer que le métier de psychiatre est passionnant. Dans le détail, 37 % des étudiants en médecine déclarent avoir peur de la spécialité et 65 % d’entre eux la jugent trop chargée émotionnellement
  • 100 % des étudiants en médecine jugent le métier utile d’un point de vue social et collectif

Bilan : de plus en plus de Français sont touchés par des troubles psychiques et se préoccupent du sujet de la santé mentale. S’ils jugent le métier de psychiatre utile, de nombreux préjugés circulent, et ce, également du côté des étudiants en médecine.  

Une large campagne pour mieux comprendre la psychiatrie

Face à l’escalade des besoins en psychiatrie pour une population de plus en plus désireuse de prendre soin de sa santé mentale et à l’écart qui se creuse entre les médecins psychiatres qui partent à la retraite et les nouveaux formés, le CNUP, l’ANEMF et l’AFFEP s’engagent.

🔎1,7 :  

Selon la Fédération hospitalière de France (FHF), c’est le nombre de nouveaux médecins psychiatres nécessaires pour remplacer un seul médecin qui part à la retraite.

La campagne « Choisir Psychiatrie » a été lancée en janvier 2024, mais, avec le mois de septembre, elle connaît un second souffle : c’est à cette époque de l’année que les étudiants en médecine choisissent leur spécialité d’internat et découvrent leur affectation. 

Au programme pour cette rentrée : une campagne sur les réseaux sociaux sous le hashtag #ChoisirPsychiatrie, avec la mobilisation de plusieurs acteurs de la santé. L’objectif consiste à débunker les idées reçues des étudiants en médecine et des futurs étudiants actuellement au lycée pour la profession de psychiatre. Il s’agit aussi de leur montrer la richesse de la discipline, ainsi que le large champ d’intervention de ce professionnel. 

Début 2025, les premières « nuits de la psychiatrie » auront lieu dans 5 villes universitaires (Bordeaux, Grenoble, Tours, Strasbourg et Lille). Elles seront l’occasion de réunir les étudiants en médecine, les professeurs ainsi que des praticiens libéraux pour discuter des enjeux de la discipline lors de plusieurs types d’événement comme des conférences et des festivités. En attendant, rendez-vous sur le site de la campagne !

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