Une hausse inquiétante des signalements. Quelque 67 actes de nature antisémite ont été recensés depuis le 7 octobre 2023 [date à laquelle le Hamas a attaqué Israël, NDRL], a précisé Guillaume Gellé, président de France Universités et de l’université Reims Champagne-Ardenne, au micro de LCP ce lundi 25 mars 2024.
Hier après-midi, une table ronde sur le sujet a été organisée par la commission des affaires culturelles et de l’éducation de l’Assemblée nationale, à Paris. Dans le détail, 33 actes ont été signalés pendant l’année universitaire 2022-2023, sur 82 établissements d’enseignement supérieur.
Antisémitisme dans le supérieur : « 11 saisines de commission disciplinaires »
Lors de l’année 2022-2023, le président de France universités a indiqué que « 11 saisines de commission disciplinaires » ont été répertoriées pour des faits en lien avec l’antisémitisme. Depuis l’attaque terroriste du 7 octobre dernier, 6 de plus ont été recensées.
En outre, 14 signalements en lien avec l’article 40 du code de procédure pénale ont été émis au procureur, par les établissements du supérieur. « Enfin, cinq plaintes ont été déposées depuis le déclenchement de la guerre entre Israël et le Hamas, contre huit sur la même période », ajoute Guillaume Gellé sur LCP.
De son côté, le président de la Conférence des grandes écoles, Laurent Champaney, a estimé ce matin sur X, que les « chefs d’établissements appliquent une tolérance zéro envers les actes antisémites ».
Dans des grandes écoles et des universités à l’image de la société, les chefs d’établissements appliquent une tolérance zéro envers les actes d’antisémitisme ! @ConferenceDesGE@FranceUniv@Cdefi@DenekenMichel@GuillaumeGelle@emduflos https://t.co/z3FrJS7q5x
— L. Champaney (@lchampaney) March 26, 2024
La gauche fustige une « instrumentalisation » par l’extrême droite et la majorité
Parmi les politiques présents lors de la table ronde, les réactions sont contrastées. Le député RN Julien Odoul a martelé « une idéologie islamo-gauchiste qui gangrène le milieu universitaire », tout en expliquant que « les étudiants juifs ont peur et cela fait longtemps que vous détournez les yeux ». Sylvain Maillard, le président du groupe Renaissance, la majorité présidentielle, a rappelé que l’antisémitisme « n’est pas une opinion en France », mais « un délit ».
De l’autre côté de l’hémicycle, les députés de gauche ne l’entendent pas de cette oreille. Paul Vannier, député de la France insoumise (LFI), a fustigé le « prétendu wokisme » qui menace les universités et le terme « islamo-gauchisme » qu’avait employé l’ancienne ministre de l’Enseignement supérieur, Frédérique Vidal.
Enfin, le député Gauche démocrate et républicaine (GDR), Jean-Paul Lecoq, ne nie pas la hausse de l’antisémitisme, mais estime qu’il s’agit d’une « instrumentalisation » de l’extrême droite et de la majorité afin de « blanchir les crimes d’Israël et décrédibiliser toute forme de solidarité » envers la population de Gaza.