Ce n'est pas un jour ordinaire dans le cinquième arrondissement de Paris… Ce mardi 19 avril, les élèves du lycée Louis Le Grand ont décidé de suivre l’exemple de leurs aînés et de faire entendre leurs voix !
La jeunesse ne veut ni de Macron ni de Le Pen
Une foule de lycéens se tient debout depuis ce matin. On peut notamment entendre crier : “la jeunesse emmerde le front national !”, tout comme l’ont scandé les étudiants de Sciences Po Paris avant eux, jeudi dernier.
Selon un étudiant, les lycéens de cet établissement de renom ont bloqué deux des quatre entrées afin de montrer leur insatisfaction : “on essaie de bloquer au maximum dans le cadre d'un appel national à tous les lycées de France pour montrer notre mécontentement face au non choix de l'entre deux tours, Macron, Le Pen, même s'il est impossible de dire que Macron, c'est Le Pen.”
À l’instar de l’enseignement supérieur, le secondaire semble se retrouver dans la même impasse : “entre un programme fasciste ou néo libéral extrême, il n’y a pas de profonds projets sociaux, et ce second tour ne reflète pas ce que nous voulons. Les cinq ans qui arrivent seront la continuité des cinq précédents, ou pire si Marine Le Pen passe”, poursuit-il. “Ce n'est pas qu'un mouvement lycéen, il doit être intersectionnel, toucher toutes les classes et arrêter d'être perçu comme un truc de bourgeois. L'objectif est de faire bouger les choses en multipliant les méthodes. J'ai voté au premier tour, je voterai au second et aux législatives.”
Blocus au Lycée Louis Le Grand pic.twitter.com/Z2XQq6RHi2
— Les Étudiants Vont Bien #NiMacronNiLePen💉💉💉🇺🇦 (@VontBien) April 19, 2022
Pour ce futur bachelier, l’objectif n’est pas de refaire l’histoire: “évidemment on ne va pas refaire un premier tour, mais on veut faire comprendre qu'on ne va pas rester inactifs alors que nous ne sommes pas d'accord avec ce choix. On ne va pas juste avaler la pilule, il y a une nécessité de protester et de faire bouger les choses !”
Trop de revendications tuent la revendication ?
Deux jeunes filles, qui ont découvert ce qui se passait en arrivant en classe à 8h, affirment que plusieurs sujets sont abordés simultanément lors de cette manifestation. D’autres, nous ont également lancé : “ils parlent de toutes les thématiques en même temps : Poutine, Le Pen, Macron, nous on ne comprend pas, on veut juste aller en cours, d’autant plus que nous avons un bac de sport aujourd’hui”.
Le contraste est saisissant entre ceux qui clament et chantent à tue-tête, ceux qui les regardent, assis en face et les étudiants de prépas que l’on aperçoit près des fenêtres, dans l'enceinte du bâtiment dans lequel ils résident d'ailleurs.
Selon nos informations, le rassemblement, pacifique, comme les précédents devrait s’arrêter vers 17h et sera probablement reconduit ce mercredi 20 avril.
Ils sont peut être jeunes, mais “plus renseignés sur les différents programmes des candidats que certains qui ont voté”, comme nous l’ont rappelé quelques-uns d’entre eux. Eux, qui ne sont pas encore en âge de voter et donc frustrés de ne pas pouvoir jouir de ce droit, comme s’il y avait une certaine urgence, comme s’il serait peut être trop tard dans cinq ans…