Après un long silence, Frédérique Vidal, ministre de l’Enseignement Supérieur de la Recherche et de l’Innovation, est sortie de l’ombre ce 22 avril 2020. Elle a enfin formulé des premières pistes de réponses, quant à l’interrogation qui plane autour de l’organisation des examens et concours dans l'enseignement supérieur.
Pas de cap commun pour les universités
Pour endiguer la propagation de Covid-19, la France entière est confinée depuis le 17 mars 2020 et les établissements scolaires fermés. Cependant, l’évaluation du semestre en cours reste, lui, d’actualité. L’autonomie de gestion des établissements du supérieur a complexifié l’homogénéisation des modalités d’évaluation, d’un semestre dépendant du contexte sanitaire. Malgré des consensus entre acteurs de l’enseignement supérieur, notamment au sujet des concours, les universités se sont retrouvées bien seules.
Sans cap précis, elles ont dû acter individuellement sur le mode d’évaluation des connaissances, le plus judicieux et juste dans ces circonstances. Une majorité d’entre elles s'est tournée vers des examens à distance. Un système jugé inégalitaire par certains syndicats étudiants comme l’UNEF, qui comptait parmi ses revendications la validation automatique du semestre à 10 de moyenne. Le 22 avril 2020, la ministre de l'enseignement supérieur s'est donc prononcée en faveur, ou non, des différentes mesures pressenties jusqu’alors. Cet avis reste cependant, simplement consultatif, dû à l'indépendance de chaque faculté.
Avis favorable ou défavorable, le ministère tranche
Quatre points sont ainsi abordés après 37 jours de confinement. Première position : le 10 de moyenne automatique ou le semestre neutralisé ne sont « ni souhaitables, ni acceptables ». C’est l’enjeu qualitatif des formations de l’enseignement supérieur qui se joue sur cet aspect pour le ministère. Cette proposition écartée, il abonde dans le sens de la majorité d’établissements ayant opté pour les partiels à distance.
La ministre encourage ainsi les dispositifs de contrôle continu ou de devoirs maison lorsqu’ils sont possibles et déconseille une nouvelle fois la mise en œuvre d’éventuels oraux. Elle insiste cependant sur la grande vigilance à porter aux différents cas d’étudiants, touchés par les inégalités que la crise sanitaire met en exergue. Ses deux dernières annonces se concentrent sur les examens ne pouvant contourner les modalités en présentiel.
Le calendrier de la rentrée 2020-2021 étant maintenu, ces derniers devront impérativement se dérouler entre le 20 juin et le 7 août. De plus, ils seront contraints de scrupuleusement respecter les normes établies pour préserver la santé de l’ensemble des participants, équipe pédagogique comme étudiants. Le plan de « déconfinement » n’étant encore qu’à l’état d’ébauche. Ces mesures seront annoncées ultérieurement. La communauté de l’enseignement supérieur repart donc avec plus d’approbation que de directives claires.