Même si la hausse est importante, pour l’UNEF, elle reste insuffisante. Le syndicat pointe surtout du doigt le système de financement des universités par appel à projets, l’accueil de nombreux nouveaux étudiants et la précarité toujours plus grande des jeunes.
Une hausse insuffisante
L’enveloppe du budget de l’enseignement supérieur, gonflée de 850 millions d’euros, permettra de financer des mesures sociales comme l’aide à la recherche d’un premier emploi, la création de places en BTS ou le passage des étudiants actuellement à l’échelon 0 à l’échelon de bourse 0 bis.
Le syndicat UNEF salue la hausse mais ne s’en satisfait pas. Selon lui, « une pénurie s’est installée ces dernières années dans nos universités ». Face à la précarité des étudiants et à l’augmentation des arrivées en université (100 000 étudiants supplémentaires depuis 2 ans), l’UNEF s’inquiète : « Dès le mois de juillet, ce sont près de la moitié des universités qui ont déclaré avoir au moins une filière en tension. À la rentrée dans les universités de Dijon et de Toulouse 3, des plans d’austérité ont été adoptés qui suppriment jusqu’à 1500h de formation et 200 postes ». L’investissement nécessaire dans les universités est estimé plus d’un milliard d’euros…
Investir dans la réussite et sortir de la précarité
Un reproche est fait aussi du côté de la répartition du budget. 10 milliards d’euros seront consacrés au financement sur appel à projets, avec par conséquent une mise en concurrence des établissements, « plutôt que de fléchage vers la réussite universitaire. La remise à plat de la répartition de ces financements doit être une priorité », ajoute le syndicat.
L’UNEF met aussi en lumière la précarité grandissante des étudiants qui parfois même renoncent à se soigner ou ont recours au salariat étudiant. Même s’il estime que la mobilisation contre la Loi Travail a fait bouger les choses, l’UNEF fait remarquer que les inégalités sociales sont toujours là et s’accentuent…
Les revendications de l’UNEF
Voici ce que revendique l’UNEF concernant le budget 2017 de l’enseignement supérieur :
- un réinvestissement de 1 milliard d’euros à destination des premiers cycles pour accueillir l’ensemble des nouveaux étudiants et leur garantir des conditions de réussite
- en finir avec le système de financement par appel à projets
- un investissement dans le système de bourse, pour en augmenter le montant et le nombre de bénéficiaires
- une remise à plat de la répartition des financements des universités
- une politique ambitieuse de recrutement d’enseignant et de personnels administratifs
- une extension de l’aide à la recherche du premier emploi, dans la durée et le temps
- etc.