L’ENS Lyon en quelques chiffres : en 2017, c’est 4 324 candidats pour 116 admis.
Le journal Le Monde a rencontré Jérôme, qui termine sa première année de classe prépa littéraire à Aix-en-Provence. « L’ENS, c’est une sorte de Graal » explique-t-il avec humour.
Le jeune étudiant en lettres ne passera les concours qu’en 2019, mais il pourtant bien décidé à assister aux épreuves d’admission de la prestigieuse école publique.
Comment se déroulent les oraux de Normale Sup à Lyon ?
Sur le site Descartes, les 300 admissibles ont été convoqués sur plusieurs semaines, afin de passer les quelques oraux qui leur permettront peut-être d’intégrer l’ENS.
Comment se passe l’oral ? Une fois le sujet tiré, chaque candidat dispose d’une heure de préparation. Le candidat peut refuser la présence d’une audience autre que le jury. Souvent, les places derrière le jury sont vides.
Le candidat, stressé, s’assied face au jury, prêt à prendre la parole ; « Finalement, ce n’est pas si formel, ils ne sont pas tous en costard sur une table immense à nous regarder de haut » relativise Nicolas, élève de la promotion 2017.
L’entretien dure approximativement 30 minutes ; durant ce laps de temps, les élèves traitent l’un des sujets en tout genre. Voici l’intitulé des sujets du concours 2017 ; « La religion est-elle aliénante ? Religion et absolu » ou encore « Travail et paresse. Le travail est-il une expression de la liberté ? »
Un jury face à un niveau hétérogène
Sous le stress et l’angoisse de rater l’examen, les prestations varient beaucoup, et laissent parfois place à des discours trop rapides, sans ligne directrce, ou au contraire truffés de références littéraires.
Le jury tombe parfois sur des petits génies, qui du haut de leur 20 ans, expriment une pensée et une analyse très mature.
Quel que soit le candidat à l’oral, la qualité d’écoute du jury ne s’altère pas. Chaque professeur prend des notes, qui lui serviront à poser les questions par la suite. Émilie souligne : « c’est la partie de l’oral qui inquiète le plus, car on ne peut pas la préparer ». Mais au final, le jury fait bonne impression ; « Les jurys ont pris conscience d’une situation de pouvoir dont ils ne peuvent abuser, et de la nécessité de respecter le travail du candidat, de lui donner la possibilité de montrer sa valeur. Cela se ressent aussi dans l’échelle de notes, qui peuvent être bien plus élevées qu’à une époque », s’exprime Jean-Baptiste Cayla, professeur de lettres classiques au lycée Paul-Cézanne, à Aix-en-Provence.
Un peu plus d’une centaine de places, qui seront données aux plus talentueux. Des candidats méritants, pour qui l’ENS serait une consécration.