Le vendredi 6 décembre, malgré la pluie, les grèves et le stress, 23 étudiants de master de l’ISC Paris se sont lancés à corps perdu dans leur toute première « patinoire », surnom donné à l’espace traditionnel dédié aux matchs d’improvisation théâtrale. Après plusieurs heures de formations dispensées par Simon Collot, initiateur de l’événement, alumni de l’école de commerce et fondateur de la société O.S.E.R, les futurs entrepreneurs et commerciaux ont pu mettre en lumière leurs soft skills et leurs personnalités au cinéma Pathé de Levallois Perret, devant un public constitué d’entrepreneurs et de directeurs pédagogiques.
L’improvisation pour encourager la confiance en soi
« Mon chien, ce héros », « Le geste écologique », « La voiture rouge », « Ça ne va pas plaire à ma mère », « Le dernier grain de riz », « N+2 ne répond plus », « Hahaha, mais oui et plouf » : voici autant de thèmes improbables avec lesquels 4 équipes d’acteurs en herbe ont dû composer pour proposer des interprétations à la fois improvisées et cohérentes. Un défi pas si facile, mais que ces derniers ont relevé avec brio. Loin d’être seuls sur scène, les jeunes étaient encadrés par plusieurs intervenants, dont plusieurs comédiens professionnels de ligue d’improvisation : un maître de cérémonie, un « chauffeur de salle », deux coachs et un arbitre. Et c’est sans oublier le public, qui était également partie prenante, en votant à chaque round pour une équipe gagnante.
« C’est la toute première fois que je fais du théâtre, je n’ai jamais autant stressé. », s’exclame Yann, l’un des étudiants, tout sourire. « C’est assez perturbant, on sort vraiment de notre zone de confort. » Sortir des sentiers battus avec l’impro pour acquérir de l’assurance ? C’est l’idée qui est venue à Simon Collot après avoir appris que 50% des jeunes en cursus dans l’enseignement supérieur perdent régulièrement confiance en eux et que 25% ont même une faible estime d’eux-mêmes (Sondage l’Étudiant). Un constat qui l’a motivé à réagir, alors qu’il était encore étudiant en master 2 Entrepreneuriat et Projets Innovants à l’ISC Paris : « Quand j’ai mis en place l’impro dans l’école, je ne me doutais pas qu’il y avait un besoin à ce point important pour les étudiants de reprendre confiance, de se battre contre le jugement. C’est comme ça que je me suis dit que je pouvais travailler sur un projet qui permettrait de proposer l’improvisation théâtrale dans toutes les écoles de commerce, d’ingénieurs et universités en France. » Ainsi est née la société O.S.E.R. (Oralité, Savoir-Être, Répartie), qui a pu être officiellement lancée à l’occasion de cette vibrante soirée.
O.S.E.R. : une autre vision de la pédagogie et du management
Spontanéité, créativité, bienveillance… Les matchs ayant eu lieu ont permis de convaincre les acteurs présents de l’utilité pédagogique de l’improvisation théâtrale. Une pratique qui pourrait combler les faiblesses du système d’enseignement français, bien moins porté sur l’initiative et la prise de parole que ses homologues anglo-saxons. « En école, on a l’habitude de faire des présentations PowerPoint, qu’à force, on finit par maîtriser. Là on se retrouve à faire quelque chose qui est non préparé par définition, devant tout un public. » avoue Yann. « C’est assez risqué et en même temps, on a l’impression d’avoir un filet tout le temps avec les différents intervenants. On ne se sent jamais tout seul sur scène. C’est vraiment une entraide, même entre les deux équipes. La compétition c’est pour le public : entre nous tout le monde a gagné ! »
Et pour cause : pour Simon Collot, les cours d’improvisation sont centrés avant tout sur un subtil mélange de compétition et de coopération : la « coopétition ». Un atout particulièrement utile pour les managers et commerciaux de demain. « En improvisation, il va y avoir le match, donc une équipe contre une autre, mais il faut aussi travailler ensemble pour que l’histoire se crée. C’est pareil pour le management », affirme le jeune entrepreneur. Mais si l’improvisation théâtrale proposée par O.S.E.R est particulièrement en cohérence avec des cursus en management, l’entreprise s’adapte évidemment à d’autres spécialités dans l’enseignement supérieur. L’expérience a d’ailleurs d’ores et déjà été tentée avec une classe en spécialisation juridique et fiscale par l’organisation de plaidoiries et des entreprises ont aussi joué le jeu de l’improvisation pour améliorer leur cohésion d’équipe.
Si la soirée était une belle occasion pour lancer l’entreprise O.S.E.R., elle a par ailleurs permis aux étudiants de l’ISC de mettre leurs atouts en valeur face aux partenaires de l’entreprise qui ont pu assister aux matchs. En effet, un cocktail était organisé à la suite du spectacle, afin de permettre aux jeunes d’échanger avec des responsables d’entreprises éventuellement intéressés par leur profil. « Aujourd’hui, on entend de plus en plus parler dans toutes les entreprises des soft skills. Le spectacle nous a permis de montrer les nôtres. Ce qui est intéressant, c’est qu’avec cet événement, les employeurs se retrouvent avec quelque chose de nouveau. », conclut Yann. « Peu d’écoles en France peuvent proposer comme l’ISC Paris des cours d’improvisation .». Qui sait : elles deviendront peut-être plus nombreuses à en proposer grâce à l’entreprise O.S.E.R. d’ici quelques années...