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IA générative : « On est enfin sorti d’une posture de rejet »

NEOMA Business School a organisé ce mercredi 25 juin une table-ronde autour des usages et enjeux de l’IA générative en France, en partenariat avec Mistral AI. Un événement qui a permis d’esquisser des pistes de réflexions sur le sujet.
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© Girafichik / Adobe Stock

L’intelligence artificielle s’immisce peu à peu dans notre quotidien. Et l’enseignement supérieur n'échappe pas à cette déferlante technologique. ChatGPT, Gemini, Mistral AI… tant d’outils qui s’invitent en amphi.

Mais alors que les étudiants sont de plus en plus nombreux à utiliser l’IA générative pour faire leurs exposés ou rédiger leur mémoire… faut-il nécessairement l’interdire ou en faire un allié pédagogique ?

Les responsables pédagogiques de NEOMA Business School, accompagnés de divers acteurs de l’enseignement supérieur, en partenariat avec l’IA française Mistral AI ont tenté de répondre à ces enjeux, à l’occasion d’une table ronde ce mercredi 25 juin. 

Intelligence artificielle et éducation : du scepticisme à la nécessaire adoption? 

Lorsque l’IA générative est arrivée dans le monde estudiantin, plusieurs craintes ont émané, ce qui a entraîné un retard de la part des établissements d’enseignement supérieur pour prendre en main cette technologie. « Quand ChatGPT est arrivé, tout le monde s’est senti un peu dépassé par les usages massifs des étudiants et les enseignants se sont demandés comment adapter leurs pratiques », affirme Lucie Jacquet-Malo, docteure en Mathématiques à l'Université de Picardie Jules Verne

Néanmoins, selon les responsables pédagogiques, les choses ont évolué. « On a vu émerger de nombreuses initiatives locales, des pionniers dans plusieurs universités et écoles, certains établissements ont même tenté de développer leur propre modèle de langage (LLM) ou leur propre solution », assure Lucie Jacquet-Malo.

Pour Laurent Champaney, directeur général des arts et métiers et ancien président de la CGE, l’enseignement supérieur ne peut pas rejeter cet outil en se disant simplement que c’est dangereux. « On est enfin sorti d’une posture de rejet de l’IA, il y a eu bascule », se réjouit-il. Selon lui, l’IA « fait désormais partie de notre boîte à outils, avec une vague de pratiques qui se diffusent, même si l’on a pas résolu toutes les questions d’usage »

Une pratique qui trouve aussi un écho au ministère de l’enseignement supérieur. « On s’est rapidement adaptés, tant du côté des universités et que des écoles d’ingé ou de commerce », précise Erwann Paitel, inspecteur général de l’éducation, du sport et de la recherche. « L’IA générative a tourné la lumière vers une technologie plus accessible, centrée sur le dialogue via interfaces conversationnelles », renchérit-il. 

NEOMA BS signe un partenariat avec Mistral AI

En avril dernier, l’entreprise française d’IA a signé un partenariat avec NEOMA, mais aussi emlyon BS et l’ESSEC, pour que l’ensemble des parties prenantes de l’établissement puisse bénéficier de cette technologie (étudiants, établissements, équipes pédagogiques).

L’objectif ? Leur apporter des outils afin d’élever leur niveau académique. « Nous avons déployé le Chat pour l’Éducation : un chatbot IA full stack à disposition des personnels et des étudiants pour réinventer les apprentissages et optimiser les processus internes », précise Fanny Olivier-Autran, AI Solution Architect pour Mistral AI « Il permet d’automatiser la création de contenus pédagogiques : guides d’études, quiz, flashcards, jeux, vidéos interactives, aussi bien pour les enseignants que pour les étudiants », ajoute-t-elle.

Comment évaluer autrement quand l’IA s’invite dans les copies ?

Autre point soulevé lors de cette table ronde au sein de NEOMA : comment évaluer les compétences dans un contexte où l'intelligence artificielle générative (IAG) est utilisée massivement ? « On ne peut plus en interdire son usage, mais l’évaluation doit en tenir compte », affirme Laurent Champaney.

Les intervenants prennent l’exemple de l’apparition de la calculatrice dans les années 1970 qui était, au préalable, interdite d’utilisation à ses débuts. « On se demande encore aujourd’hui, madame la prof de maths, si on a le droit d’utiliser une calculatrice pendant un devoir… Qui va vérifier si un ingénieur, sur le terrain, a le droit d’utiliser sa calculatrice ? C’est un vieux débat ! », ajoute-t-il. Pour eux, le vrai enjeu avec l’IA générative, ce n’est pas de l’interdire, mais de l’intégrer intelligemment, comme on l’a fait avec la calculatrice : un outil au service de l’efficacité, qui aide les étudiants et les professionnels à aller plus vite et à mieux faire, « sans leur enlever leur capacité de réflexion ».

Tandis que l’IAG bouleverse les méthodes de travail des étudiants, l’enjeu majeur est de repenser les systèmes d’évaluation. Selon le directeur général adjoint de NEOMA, Alain Goudey, il devient « essentiel » que l’IAG « soit reconnue et intégrée dans l’évaluation ».

Quand un étudiant rend un devoir maison, il y a fort à parier que ce dernier a prompté ChatGPT ou une autre IA générative. « Le travail rendu doit être évalué en tenant compte de cette utilisation”, précise l’inspecteur général de l’éducation du sport et de la recherche . « Mais cet usage doit être transparent, contrôlé, et faire l’objet d’un esprit critique : il ne s’agit pas de simplement de ‘copier-coller’, mais d’analyser, comprendre et savoir utiliser l’outil intelligemment », nuance-t-il.

« C’est un vrai défi, car délivrer un diplôme, c’est garantir que l’étudiant a acquis des compétences et des connaissances solides. Cette responsabilité engage profondément les établissements d’enseignement supérieur », affirme Erwann Paitel, expliquant que des discussions sont « en cours » entre les écoles et les universités via la CGE et France Universités. 

Ainsi, une intégration réfléchie de l’IA générative se révèle ainsi indispensable pour garantir la confiance et pour préparer les étudiants aux réalités professionnelles de demain.

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