Dissuasion nucléaire, déploiement militaire, investissements… Lors de son allocution du mercredi 5 mars à 20 h, le président de la République, Emmanuel Macron, a annoncé l’entrée de l’Europe dans une ère de défense, particulièrement face à la « menace » russe.
« Face à ce monde de danger, rester spectateur serait une folie », a statué le président de la République, avant d’apaiser les angoissés outre mesure : nous ne sommes pas en guerre. Emmanuel Macron appelle à ne céder ni aux « excès » des « va-t-en-guerre » ni à ceux des « défaitistes ».
Une chose est sûre, les temps changent. Et avec, les tendances, les postes de dépenses de l’État et les secteurs qui recrutent le plus. Attention, il ne s’agit pas de complètement changer de personnalité ou de sacrifier ses aspirations pour se tourner spécifiquement vers un métier de la défense.
Diplomeo propose tout simplement un tour d’horizon des professions les plus susceptibles de recruter dans un contexte de course à l’armement et de celles qu’il ne faut surtout pas délaisser quand le moral des uns et des autres est en berne.
La défense : des investissements en masse à venir
Le budget des armées à doublé entre 2017 et 2030, passant de plus de 30 milliards à un petit moins de 70 milliards d’euros d’ici à 2030. Le président de la République a annoncé que de nouveaux investissements devront être injectés dans le secteur militaire. Ils mobiliseront des financements privés et publics « sans que les impôts soient augmentés », promet-il.
Dans le même temps, « la menace terroriste ne faiblit pas » et il faut être capable de lutter contre les « attaques numériques » ou encore la manipulation des opinions sur les réseaux sociaux.
Outre les professionnels du combat (militaires, parachutistes, pilotes de chasse, fusiliers marins, etc.), il y a de fortes chances pour que les spécialistes de l’informatique, de la cybersécurité, du renseignement, ainsi que des ingénieurs des télécommunications, de l’électronique ou encore de l’aéronautique soient attendus au tournant.
Il en est de même pour les métiers de l’information, plus que jamais capitaux pour déjouer les fake news et partager les faits.
La logistique pour s’équiper de concert avec l’innovation
Emmanuel Macron entend « mieux se défendre et dissuader de nouvelles agressions ». Cela passe donc par un meilleur équipement et l’innovation. En ligne de mire : la production d’outils militaires et technologiques.
Le chef de l’État a également évoqué une accélération de la réindustrialisation « dans toutes les régions », avec comme objectif « des pays européens qui produisent ensemble les équipements dont ils ont besoin, sur leur sol ».
Des chaînes de production et de logistique efficaces nécessitent des spécialistes des achats de matières premières, de la fabrication, de la distribution et des transports. Plusieurs processus sont automatisés et requièrent, là encore, des talents formés dans le domaine de l’informatique, mais aussi de l’information. La modernisation devrait aussi concerner d’autres secteurs phares comme la santé et les énergies, par exemple.
Les métiers de l’international pour une meilleure coopération
Dans son allocution, c’est la quête de la paix que met en avant le président. En Ukraine d’abord, mais qu’il estime primordiale pour la paix en France et dans l’Europe entière.
Coopérer en ce sens avec les autres pays du monde, et aussi pour s’équiper, requiert des experts de l’international. Ils sont formés dans plusieurs disciplines : droit, traduction et interprétariat, diplomatie, cultures étrangères… Il y en a pour tous les goûts !
L’économie en ligne de mire
Plus d’investissements dans l’armée et « des décisions sans précédent, sur notre agriculture, notre recherche, notre industrie ». Les économistes, les experts des finances, les professionnels de la gestion et de la comptabilité courent à la rescousse !
Il va falloir trouver les financements, transformer plusieurs industries, basculer les postes de dépenses de l’État sans pour autant laisser certains secteurs à l’abandon… Le chantier s’annonce vaste, autant du côté des ministères et des collectivités, que des entreprises et des autres organisations.
Un contexte dont la communication et le marketing doivent s’imprégner
L’âge d’or de la publicité est historiquement situé dans les années 1960-1970, surtout outre-Atlantique, aux États-Unis. Cette époque coïncide avec la guerre froide (1947-1971).
Les professionnels de la communication et du marketing se sont fait une joie de surfer sur le thème et l’esthétique de la guerre, de prôner les us et coutumes étasuniens « cools » face à ceux de l’ennemi et d’inciter à la dolce vita pour contrebalancer l’inquiétude généralisée.
Booster l’économie et lutter contre le marasme : les talents en comm et marketing ont là l’occasion de briller en incitant les personnes physiques et morales à se doter des biens et services de demain.
Des temps de doutes sublimés par les arts
Il n’y a aucun métier inutile. Cela est encore plus vrai à l’heure des crises. Maintenir la croissance économique, certes, mais il faut aussi nourrir les esprits. Les arts sont là pour contribuer au bien-être, mais également pour soulever des questionnements, notamment autour des temps qui courent.
Le cinéma, la musique, la littérature, la danse, la mode… Ils sont ce qui nous différencie des bêtes. Les artistes trouvent en ces temps troublés une solide source d’inspiration. George Orwell a écrit son récit 1984 — désormais banni des bibliothèques scolaires aux États-Unis —, encore fort de pertinence aujourd’hui, en 1948. En parallèle, les métiers de la santé mentale sauront soutenir l’effort moral.
Finalement, Emmanuel Macron s’est montré optimiste quant aux savoir-faire de tous : « Notre Europe possède la force économique, la puissance et les talents pour être à la hauteur de cette époque », a-t-il conclu.